12 août 2021

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TAG Art Museum, Qingdao, Chine

Le jardin des artistes

Un site poétique pour les artistes et ceux que l’art passionne, un lieu d’émotions partagées à percevoir la mer, un grand jardin central, les pécheurs, leurs bateaux, une petite crique, des parasols, un port rectangulaire.

Un programme exceptionnel

  • Un musée pour recevoir les expositions du NAMOC
  • Des commerces
  • Un port de plaisance
  • Un hôtel sur le thème de l’art, pour les amateurs d’art, les collectionneurs et les visiteurs mais aussi pour les artistes
  • Des ateliers d’artistes de rêve, grands, ou très grands, en relation avec le paysage, les vues de près, de loin, sur le paysage-bois ou sur la mer, les bateaux et l’horizon où se construit un futur
  • Des voitures à garer et protéger dans des parkings dont l’impact sur le site doit être annulé.

 

Un monde onirique et mystérieux

La réponse à ce programme ne peut pas être conventionnelle. Le musée et l’hôtel ne peuvent pas être deux bâtiments massifs et compacts au milieu du site. La proposition est de créer un jardin des artistes où les attitudes, les rencontres, les manières de vivre dehors et dedans appartiennent à un monde improbable, onirique et mystérieux.

La première grande question est comment vivre, parcourir, traverser un site de onze hectares et de plus d’un kilomètre de long en découvrant des séquences, des objets, des constructions amies entre elles, appartenant à une histoire non identifiée.

 

Un musée promenade

Le musée doit être flexible, mais il doit rester musée. La proposition est d’enchaîner plusieurs grandes salles correspondant à des types très identifiés dans le monde de la muséographie ; c’est aussi de suggérer une promenade « dedans dehors » qui traverse les grandes salles du musée le long de l’eau, au milieu des arbres, avec des vues choisies et contrôlées sur la mer et les profondeurs du sous-bois. Il s’agit aussi de proposer une silhouette très identifiable qui aligne plusieurs bâtiments de caractères contrastés.

 

Une voûte qui se joue des saisons

L’hôtel est situé sur une traversée du site d’environ 500 mètres de long. La difficulté, pour exister en toutes saisons, est de pouvoir se protéger du soleil, de la pluie et du froid. Une grande et longue voûte peinte permet de faire les premiers pas en découvrant la nature du site. Certains artistes, exposés ou non, sont invités à témoigner de leur passage. Tout le monde emprunte la longue voûte peinte pour accéder aux chambres, aux restaurants, aux commerces et au musée.

En hiver, des rideaux transparents de divers degrés de translucidité se déploient. D’autres passages rétractables s’infiltrent dans les bois, prolongent la promenade vers les ateliers d’artistes ou l’entrée du musée. Pour le service, de petits véhicules électriques parcourent ces axes protégés et prennent l’ascenseur pour accéder à toutes les chambres.

 

Des architectures contrastées

Sur cette voûte, une terrasse plantée de hautes herbes est habitée par des chambres et des ateliers avec vues sur mer et (ou) sur bois. Ces architectures posées sur le support voûté créent une silhouette composée d’architectures contrastées, diversifiées qui sont autant d’identités inattendues, qui sont des réponses d’artistes et des repaires d’artistes.

A l’Est se situe l’entrée du jardin des artistes depuis laquelle on va aussi bien à l’hôtel qu’aux parkings qui se trouvent à proximité. La limite de propriété est arborée par des sujets de grande taille et d’autres plus buissonnants. Sur les longs bâtiments des parkings, d’autres ateliers sont posés et affirment leur présence.

Au Nord, à l’extrémité de la grande voûte, le port existant est doublé par des pontons où s’amarrent les bateaux de plaisance des visiteurs et des collectionneurs. Des commerces sont installés sur le port dans une architecture de béton très protectrice.

 

Le jardin des artistes s’invente sur ces bases où chaque chambre, chaque atelier, chaque salle de musée exprime la présence de l’artiste et l’expression artistique. Ce monde d’affirmation des expressions et des différences s’invente à partir d’un site qui a engendré ces multiples scénarios. Ils nourrissent l’imaginaire et l’acte d’artiste. C’est un témoignage de l’importance que la Chine accorde aux présences artistiques urbaines et au marquage des territoires par les artistes.

 

Jean Nouvel

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