Opération Bords de Seine – « Chemin-de-l’Île »

Construire en bordure d’un parc urbain se fait le plus souvent sous la forme d’un front construit. Nous proposons ici une solution : faire entrer le parc dans la ville, profondément. Les nouveaux immeubles construits sont comme des flèches des vecteurs qui s’enfoncent dans les arbres. Les futurs habitants ne sont pas en bordure du parc mais dans le parc. Ce dernier s’étend vers la ville existante. Des plantations d’arbres de hautes tiges (des pins) sont effectués dans les rues, avenues et jardins voisins.

Il s’agit d’interférence linéaires longues, profondes, de deux forces opposées. L’une, le construit, qui s’introduit dans le végétal. L’autre, le végétal ; qui s’insinue dans la ville.

Les architectures proposées sont des immeubles étroits, très fins, avec un linéaire accentué par des terrasses, balcons ; une transparence renforcée par des pilotis qui jouent avec le tronc des arbres ; et des têtes en forme de proues variées et colorées, proues qui émergent au-dessus des arbres.

Le parallélisme de l’implantation des différents immeubles et le positionnement différenciés, plus ou moins avancé dans le parc crée une dynamique, l’impression d’une course entre plusieurs drakkars qui laissent loin leurs sillages.

Jean Nouvel