Résidence Pierre et Vacances

  • Cap-d'Ail, France
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Inscription au registre de la falaise

 

Le site ? Il est abrupt. Rugueux. Partiellement éventré par une carrière. Presqu’une falaise. Entre les rochers, sur ce versant qui domine la mer, s’accrochent pins et agaves. L’architecture, elle aussi s’accroche. En profondeur elle s’inscrit, renforçant les cassures des rochers. Elle est minérale. Elle est minimale. Faite de la simplicité de la roche polie – en réalité reconstituée. Elle joue de brillances et matitudes – d’affirmations de volumes simples, rythmés, et de disparition de ceux-ci dans la roche, derrière les pins, sous les caillasses et les aloès.

 

La verticalité de la carrière est matérialisée par une cascade. L’eau vient de là-haut, de la moyenne corniche. Les rochers tombent dans l’eau sur une grande terrasse où une piscine bleu-caméléon joue à se confondre avec l’azur et la mer.

 

Vue de l’intérieur, l’architecture est cryptique pour les garages creusés dans le roc, éclairés par de longues fentes horizontales. Elle est panoramique par le cadrage cinémascope du paysage depuis chaque appartement. Elle se veut calme, sereine et inaltérable dans la simplicité de ses contours et l’unité de sa matière – pierres marbrières polies qui, sous l’ombre et le soleil, appellent le toucher. L’épaisseur de la matière, la fraîcheur liée à la masse et à la profondeur de l’espace font d’elle une architecture inscrite dans le roc, une réminiscence, une inscription dans notre conscience de ce qui est depuis toujours l’architecture : l’abri, lieu stratégique face aux temps.

 

 

Jean Nouvel