Centre éducatif, culturel et de loisirs

  • Koweït City, Koweït
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Le jardin des lumières

Il est des quartiers qui font l’image des villes. Celui-ci en est un : Koweït City ne laissera pas le même souvenir après l’édification de ce jardin des lumières. Jardin urbain. Jardin des mille et une lumières. Jardin des ombres mouvantes. Jardin des contrastes entre les végétations et les images, entre les reflets de ces images et les profondeurs vertes. Lieu de fraîcheur jouant de ses fontaines et de l’ambiguïté entre l’intérieur et l’extérieur : l’essentiel des façades est constitué de grands modules de verre clair allant du sol au plafond (sans menuiserie métallique lisible) ; ce sont des rideaux de verre, des murs virtuels entre les terrasses et les jardins, entre les extérieurs et les intérieurs, l’ambiguïté est entretenue par la présence de végétal et le plus souvent possible par la même nature de sol des deux côtés du verre.

 

Le jardin des lumières allongera sa façade transparente, sa vitrine urbaine sur près d’un kilomètre. Façades d’images, images des arbres sablés sur le verre, images d’annonces liées au cinéma, au programme du centre de congrès et aux expositions, façade transparente protégeant du bruit jardins et terrasses qui le soir accueilleront les clients des bars et des restaurants. C’est le quartier où l’on donnera ses rendez-vous pour le spectacle pour l’avant et l’après spectacle pour les déjeuners et dîners de toute nature. Un bar restaurant terrasse sera belvédère et permettra de lire le skyline de Koweït City. Il sera éclairé par une grande image écran qui tournera lentement telle un radar. D’autres écrans tournants existent dans le jardin et sur les terrasses, écrans miroirs, écrans de lumières colorées.

 

En fait, le jardin est composé comme une succession de jardins qui se répètent à différents niveaux, le parking accueille déjà le paysage mais aussi un peu plus haut l’espace des bars restaurants, cinémas (avec une grande place urbaine appelée place des écrans), protégée du soleil et de trop de lumière par une ombrelle. Mais aussi les terrasses liées aux expositions, mais aussi les toitures qui accueillent fleurs et palmiers, les plantations sur tous les niveaux créant un effet de profusion, d’accumulation.

Les mille lumières sont à la fois des images abstraites ou figuratives, éclairées ou auto-éclairantes, comme de grandes diapositives, telles ces immenses photographies qui dominent les immeubles de Tokyo. Ces images peuvent plus rarement être dynamiques par de grands écrans vidéo (LED) lisibles de jour et de nuit. Ces images ont une fonction symbolique ou publicitaire et elles sont mélangées à d’autres de nature purement artistique. Grands dessins lumineux faits de néons dans les arbres, grands textes défilant sur la longueur des terrasses et des immeubles. Une nouvelle poétique née de la rencontre et de l’interférence du signe lumineux, électrique ou électronique et du végétal, de la dissimulation de l’un par l’autre.

 

L’identité se créée par les singularités, la culture d’une époque s’invente au fur et à mesure. Le jardin des lumières a aussi pour but d’inventer une image d’identification de Koweït City aux yeux du monde.

 

 

Jean Nouvel