Galeries Lafayette

  • Berlin, Allemagne
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Profondeur et clartés

La présence d’un grand magasin sur une artère urbaine doit être un événement, une attraction.

Le passant, sur le trottoir ou la chaussée, doit se sentir attiré vers lui – le grand magasin est un espace public intérieur qui augmente cet autre espace public qu’est la Friedrichstrasse.

 

Le projet conjugue densité et stratification. Sa stratégie spatiale créé une synergie, une dynamique entre les espaces de bureaux et les espaces de vente : le magasin se dilate vers le ciel (lumière naturelle) et vers le sol (introduction de l’architecture, de la lumière et point de référence vers les parkings). Il s’agit de donner aux visiteurs la sensation de la grande échelle du bâtiment, verticalement et horizontalement.

Il révèle la profondeur et les différents niveaux.

 

Depuis la rue, l’espace du rez-de-chaussée est libre de tout mur, ouvert. La dématérialisation de l’angle permet aux conducteurs et aux piétons d’apercevoir des cônes de lumière dont certains, les plus grands, pulsent, vibrent et flashent les éclats de leurs rayons colorés.

Le magasin occupe une position centrale sur le site. La structure spatiale des différents niveaux est simple à comprendre et permet à chacun de savoir à tout moment où il se trouve et où il va. Les deux grands cônes en miroir de l’espace central constituent des objets fascinants.

Messages et images glissent à leur surface, dévoilant les thématiques des différentes campagnes de publicité. Par un effet d’anamorphose (une image déformée se redresse lorsqu’elle est reflétée par un miroir courbe) une image est déformée et apparaît successivement sur toutes les surfaces en miroir, telle une énigme et un spectacle. À ces messages-images déformés et labiles succèdent d’autres images, cette fois parfaitement contrôlées et précises, projetées sur deux grands écrans, l’un sur la Friedrichstrasse et l’autre sur la Französische Strasse.

Ces images s’affichent dans des halos – soit triangulaires (en écho aux cônes), soit rectangulaires (en écho aux écrans) – qu’on distingue à travers la façade aux bandes de miroir sérigraphiées.

 

Les bureaux semblent transpercés par des cônes de lumière blanche – ceux de l’éclairage intérieur. Autour des cônes, les sols se constellent de blocs de verre transparent qui s’opacifient graduellement. Ces effets de diffusion de la lumière sont visibles de jour et plus encore de nuit.

La géométrie et la lumière créent une architecture aux variations infinies liées au temps, à l’heure du jour, au rythme et à la nature des images programmées.

À mi-chemin de l’abstraction et de la figuration, de la lumière naturelle et de la lumière artificielle, nous voulons créer une interaction, une scénographie subtile et séduisante qui interroge le montré et le caché, l’obscurité et la lumière, l’intelligible et le sensible.

Une première étincelle pour faire revivre la Friedrichstrasse.

 

Jean Nouvel