Musée de la Publicité

  • Paris, France
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Une métaphore de la ville

 

Le musée de la publicité ne peut se concevoir comme un musée au sens orthodoxe du terme : lieu où le visiteur viendrait découvrir un objet unique conservé à sa juste place dans une collection. Cela tient essentiellement au fait que le sens de l’objet publicitaire est d’interférer avec des lieux et des attitudes impossibles à reconstituer et ceci dans une stratégie temporelle difficile à évoquer.

Il faut donc pouvoir multiplier les informations autour de l’objet ou du signe montré et inventer des hypothèses très différentes en fonction des sujets et des situations présentés. Pour cette raison essentielle, la réponse proposée prend plutôt l’allure d’un lieu d’expositions temporaires que d’un musée. Un lieu d’expositions temporaires où est privilégiée la mixité des moyens de présentations : vitrines pour objets, affiches, dessins originaux, écrans pour projections de diapositives ou des films vidéos, appareils émetteurs de toutes sortes, projecteurs, moniteurs vidéos, ordinateurs, journaux lumineux…

 

Le lieu crée une métaphore de la ville avec une place, une rue et des immeubles. Il est basé sur l’affirmation brutale des matériaux qui constituent l’intérieur du Louvre. Lieu de contrastes et de contradictions qui mélange les pierres, les briques, les restes des boiseries et des moulures dorées du XIXᵉ siècle, les parquets « Versailles » et les tapis de néoprène noir. Analogie avec la ville composite, sédimentée, dans laquelle flottent et s’imposent les signes publicitaires de différentes échelles et diverses natures : affiches, logos, images lumineuses fixes ou dynamiques…

 

La place exprimera le naturel d’une animation programmée (cafétéria, salles de lecture). Elle cumulera toutes sortes de messages, informations liées à deux murs d’affiches, batterie linéaire de 10 mètres de petits moniteurs accompagnant un long  bar, quatre ou cinq écrans de différentes tailles dans l’espace, trois grands journaux lumineux… une batterie d’ordinateurs branchés sur le Web, des jeux, des logiciels choisis… Tout cela mélangé, le cas échéant, à des objets ou supports de toute nature…

 

De cette « place » part une « rue », rue-couloir distribuant les différentes pièces, analogiques à des intérieurs d’immeubles dédiés à des thèmes différenciés.

 

Ce musée est le support brut des surprises perpétuellement renouvelées de la création publicitaire.

 

 

Jean Nouvel