Musée Guggenheim temporaire

  • Tokyo, Japon
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Artifice – Nature

 

Le paradigme « artifice-nature » est l’une des bases de la culture japonaise et l’essence de l’art du jardin japonais : c’est le culte de l’instant, la révélation du fugace, la conscience du temps qui passe, l’émotion des saisons. La nature comme contrepoint positif à l’urbanisation de Tokyo. Les jardins sont le lieu du privilège, la noblesse de la ville (parcs impériaux, jardins des temples). Au Japon, la nature accompagne toujours les reliefs, les monts, réputés inconstructibles.

 

Artifice et nature sont choisis comme stratégie de décalage : décalage indispensable tant il est difficile d’exister dans le collage urbain de Tokyo. Le quartier Odaiba en est une parfaite illustration. Pour le Temporary Guggenheim de Tokyo, il faut un statut d’exception, une singularité en accord avec le monde japonais et le monde de l’art. Ici, la contextualité est dans la différence, dans l’écart mais aussi dans la permanence des références.
Ici, le Temporary Guggenheim de Tokyo devient une architecture-nature aux multiples connotations et évocations, japonaises et artistiques.

  • Japonaises : le relief indissociable de la nature ; l’arbre comme révélateur de l’éphémère, le cerisier, l’érable rouge ; comme emblème le volcan ; la montagne, lieu de la méditation et du sacré, etc.
  • Artistiques : les estampes du mont Fuji, Kapoor, Penone, Koons, Simmonds… La pyramide et ses trésors enfouis, etc.

 

Sous un relief artificiel conforme à ces allusions, le Temporary Guggenheim de Tokyo développe de grands espaces construits comme de solides infrastructures d’acier depuis lesquelles on peut apercevoir par une longue ouverture horizontale l’eau de la baie portuaire et, par de grandes fenêtres, des arbres à profusion. Une promenade sinueuse amène le visiteur dans un cratère-restaurant assiégé de cerisiers et d’érables. Le Temporary Guggenheim de Tokyo est le petit mont, la colline des saisons : blanc-rosé au printemps des cerisiers, vert tendre pour l’été, flamboyant pour l’automne, et gris comme l’écorce en hiver. Il se signale aussi par un mât totémique qui fait lentement tourner trois grandes images lumineuses.

 

Il se veut intrigant, mystérieux et attractif pour pouvoir devenir l’icône de la nouvelle vie culturelle de Tokyo.

 

 

Jean Nouvel