Au début du XXIe siècle le musée est encore trop souvent un lieu de conservation, de consultation et d’éducation. Utile, mais axé sur une forme de convention et de consommation culturelles. Il devrait devenir un lieu de vie, de vibration, mais aussi d’inventions ou la monstration devient la preuve que les sensations et les émotions provoquées par l’art sont amplifiées par le temps, par le voisinage complice de tous ces temps, tous ces âges d’inventions. Et, les inventeurs d’aujourd’hui les plus sincères doivent absolument s’y exprimer. Il nous incombe la responsabilité de les inviter dans un lieu qui les fait rêver, tellement il les reconnaît, et offre -aux artistes- les moyens de s’exprimer mieux que jamais, de s’exposer plus clairement et plus fortement qu’ailleurs. Le NAMOC est l’incroyable occasion de la plus ambitieuse matérialisation d’un lieu d’expression, de communication, et d’attraction, témoin de la vitalité d’une civilisation, celle du plus grand peuple de notre terre. Le projet aujourd’hui proposé est le résultat d’un an de catalyse, d’immersions, de dialogues, d’explorations pour traduire, synthétiser, symboliser puis matérialiser l’esprit de la civilisation chinoise… protéger les miracles des encres à travers les siècles, révéler la force d’un art vivant… accueillir les artistes de demain. C’est un jalon qui pose désormais l’architecture comme médium civilisationnel, comme symbiose mémorielle de la nature et de l’expression humaine. Au-delà de la traditionnelle compétition entre les styles reconnus, ces conditions exceptionnelles ont su provoquer cette attitude émergeante, cette réponse symbiotique. Le rôle de l’architecture est aujourd’hui de catalyser, de précipiter l’esprit d’une situation qu’elle soit individuelle, plurielle ou civilisationnelle.