Opéra de Dubaï

  • Dubaï, Émirats arabes unis
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Construire de futurs souvenirs…

 

Dubaï construit son opéra.

La ville emblème de l’explosion du XXIᵉ siècle se doit d’édifier une nouvelle icône planétaire.

 

Mais un opéra est un opéra :

 

Une allusion a la musique, au rythme… une référence aux mythes du passé… une invitation à la découverte… un mystère programmé.

 

Nous sommes ici sur l’eau, au plus profond du Creek. Le visiteur rencontre un « habitant » qui appartient à l’esprit du temps, à celui du temps dans le lieu. Il s’agit d’un témoin, d’un gardien, d’un protecteur et, au de là de tout cela, d’un regard sur la ville et son futur.

Son échelle fait qu’on ne peut le confondre avec un vulgaire hôtel ou un immeuble de bureaux : il est fier, sûr de son aura sur le territoire.

Il ne se décrypte pas de façon simpliste ou univoque.

Il change d’image avec les angles de vision, avec les lumières mais il appartient aussi à l’atmosphère, à l’épaisseur de l’air. Il révèle la lumière. Il imprègne son ombre dans l’eau.

 

Il évoque.

Les rythmes.

Les intensités.

Les profondeurs.

Il évoque.

La musique, les aigus et les graves.

 

Il parle des symboles du lieu : ici, nous rencontrerons aussi bien l’oiseau (le faucon emblème des Émirats et les vols des migrateurs qui cherchent refuge dans la nature voisine),

que l’eau (reflets changeant liés aux miroirs du Creek),

que les vagues de la mer si proches,

que la cascade, la brumisation ou le nuage.

 

Nous rencontrerons aussi le végétal avec ses motifs perforés de lumière, la succession aléatoire et les superpositions des palmiers enchevêtrés et d’autres essences progressivement étagées,

que la musique avec les évocations des courbes des instruments, des lignes des portées, des clefs de clarinette ou de sol…

 

Les signes se superposent, se brouillent, s’enchaînent pour créer d’autres musiques, d’autres rythmes impossibles à imaginer en dehors de ces couches croisées… C’est un peu comme les nuages : chacun peut y voir ce qui l’attire, le questionne. L’architecte joue seulement le rôle d’un provocateur se prétendant innocent…

 

Ensuite, il y a la lumière.

Les lumières de l’aube et du crépuscule. Il y a les contre-jours et les reflets et le jeu des matériaux qui captent, qui impriment les couleurs du ciel dans les peaux de l’édifice. Dans ces échos luisants ou éteints des heures se glissent le vert des arbres, les couleurs souvent vives des intérieurs et lumières de la vie contenue par l’opéra, lumières variées et multiples liées à l’ambiance des différents lieux, des différentes heures et, évidemment, irradiantes dès que la nuit vient.

 

Voila ce qui guide un architecte qui a pour mission de provoquer l’impensable.

 

Voila ce qui sera ressenti comme un spectacle à découvrir comme des sensations à rechercher…

 

Après, il y a le reste qui n’est pas le moindre : l’intérieur.

Les intérieurs. Les découvertes successives. Les impacts de la lumière et des ombres au travers de la géométrie, à savoir l’éternelle essence de la grande architecture Arabe.

Il y a, vu de l’intérieur, la découverte des skylines de Dubaï, des Dubaïs.

Il y a le souvenir des créations dans un lieu qui accueillera des invités prestigieux qui ici créeront des œuvres qui feront le tour de la terre.

Il y a des rencontres avec la musique, le théâtre, les arts et leurs principaux acteurs…

 

De quoi lier l’imaginaire de Dubaï à la culture et à ses plaisirs.

 

 

 

Jean Nouvel