Palais des Festivals du Cinéma

  • Venise, Italie
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Pour quelques simples plaisirs vénitiens…

 

Il est des villes si belles, si attractives, si captivantes, qu’elles en deviennent fatales pour les festivals, pour peu qu’ils soient quelque peu excentrés, enfermés ou qu’ils se déroulent dans un lieu sans magie. Évidemment, nous avons questionné des festivaliers, nous avons travaillé avec des habitués. Leur diagnostic est clair : ils n’avaient pas dans les lieux existant l’impression d’être à Venise. Ils n’avaient pas envie de venir s’enfermer… Venise était plus forte que son festival et Elle le restera… Il faut donc être à Venise et si possible, ambition ultime, être Venise…

 

Venise, c’est l’histoire et le passé. L’ancien palais des années 30 est un témoignage digne d’un passé récent mais lointain, si l’on considère l’Histoire du cinéma. Nous mettons en valeur ce témoignage. Être Venise, c’est arriver par la lagune, par le canal, en vaporetto, en taxi « Riva », passer sous les ponts, débarquer… L’accès vénitien est donc côté canal, côté végétation, côté pontons. Et pour ceux qui sont dans les hôtels du Lido, deux canopies viennent les cueillir sur le bord de mer en limite des jardins du casino. L’ancienne entrée se reflète dans l’eau, façade symbolique de l’institution. Et le parcours du piéton sous les passages de toiles est Venise par ses senteurs, ses fleurs, ses jardins.Ces jardins se glissent sous le nouveau bâtiment, entre les escaliers doublement enroulés tels les pieux colorés où s’attachent les gondoles. Et dans ce renversement, l’Arena devient l’escalier d’honneur, lieu ouvert mais couvert, couvert par la nouvelle grande salle, véritable double traduction. Tout cela pour le plaisir de monter l’escalier prestigieux qui donne sur le canal. Pour le « cinéma », des arrivées vénitiennes par l’eau sur le ponton de bois, par la vue sur le canal et ses bateaux depuis cet escalier…

 

Et les salles aussi sont Venise. Celle conservée dans le bâtiment des années 30 parce que c’est l’histoire du festival. La grande salle créée parce qu’elle sera avant le film un cadrage sur Venise à travers un grand vitrage, que l’on occultera plus tard. La salle devient un panorama sur la ville, sur la Lagune : l’écran est Venise. A l’opposé, deux petites salles, de la même façon, cadrent l’Adriatique. Enfin, en rez-de-jardin, une salle se glisse sous le bâtiment existant, mais ouvre latéralement sur les jardins. En rez-de-jardin aussi, l’accueil des journalistes en haut dans le foyer ou sur la terrasse par les réceptions : double panorama plein ciel entre Adriatique et lagune.

 

Tout cela pour quelques plaisirs vénitiens…

 

 

 

Jean Nouvel