Siège social de Richemont

  • Genève, Suisse
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L’Infiltration

 

Le site de Bellevue est émouvant par ses cèdres centenaires, ses arbres légers et entremêlés, ses vieux chalets, son relief, sa vue sur le lac.

 

Il est calme comme une propriété anachroniquement épargnée par le développement urbain.

 

On peut avoir le désir qu’il reste ainsi.

 

On peut aussi avoir le désir d’y vivre.

 

J’essaye ici de résoudre cette contradiction en infiltrant une architecture qui s’imprègne du paysage et s’imprègne dans le paysage.

 

Ambiguïté des transparences, des reflets, stratifications des plans de verres et des plans de verdures, architecture de dématérialisation d’illusion et de plaisir.

 

Les bureaux sont toujours entre deux paysages.

 

Les verres sont ultra clairs ou sérigraphiés avec les ombres des arbres, ou légèrement miroitant, ou irrégulièrement sablés, ou en verre-relief pixellisant l’image en fonction des lieux et de la confidentialité à protéger.

 

Le bâtiment le plus long joue de son format exceptionnel pour se stratifier autour de deux patios linéaires. Les matériaux de sols et de plafonds, en bois vernis brillant viennent accentuer les reflets des longues séparations de verres.

 

Les deux autres bâtiments construits dialoguent à distance, se recomposent l’un en fonction de l’autre dans le même vocabulaire de matériaux intérieurs, de transparences et d’interférences avec les arbres qui les assiègent et les pénètrent.

 

Les chalets font l’objet d’une recherche archéologique pour développer les détails les plus riches et l’aménagement intérieur le plus conforme à l’histoire de ce témoignage historique suisse.

 

Une poétique naît de ce contraste entre ces « monuments historiques » et les nouveaux bâtiments évanescents.

 

Pour ce lieu délicat, la virtuosité est requise car seule la légèreté de l’écriture architecturale peut assurer cette présence-absence et faire de cet apparent effacement un spectacle.

 

 

 

Jean Nouvel