The Hotel

  • Lucerne, Suisse
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Une anthologie sensuelle

Le problème était qu’en matière de luxe, dans la septième ville touristique du monde, on ne compte plus les établissements, somptueux, au bord du lac, avec des pièces de six mètres sous plafond. Il fallait trouver autre chose pour attirer la clientèle et susciter son désir de choisir cet hôtel plutôt qu’un autre. Offrir une expérience, poétiser un temps de passage. Pour créer une impression d’évasion dans les palais classiques ou Renaissance, on ornait les plafonds de grandes peintures à thèmes mythologiques, grecs le plus souvent. L’idée a été reprise ici, en actualisant ces thèmes. Il n’est plus question de Grèce maintenant.

 

Quelles sont les mythologies d’aujourd’hui ?

 

Des histoires partagées par tous. Celles que tout le monde connaît, que l’on rencontre au cinéma, car le cinéma constitue notre culture. Dans un hôtel, la dimension culturelle est liée au désir et l’interprétation de ces plafonds peints se situe dans le monde érotique. Cet hôtel propose donc une anthologie cinématographique du désir. Chaque chambre illustre l’amorce d’une histoire qui provoque chez ceux qui l’occupent une dimension d’appartenance. Et c’est là que se situe le luxe : dans cette identité particulière qui démontre l’attention exceptionnelle portée au lieu.

 

 

Jean Nouvel