Hôtel Puerta America

  • Madrid, Espagne
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Les fantômes du douzième étage

 

Le premier nom de l’hôtel était « Hôtel de la Liberté » aussi, pour Jean Nouvel, y avait-il là l’opportunité de développer le thème « De la liberté au libertinage ».

Il décide de créer, dans chaque chambre, un univers différent ; d’inventer à chaque fois une histoire de femme, dans un autre contexte et un autre paysage, en mêlant érotisme, exotisme, sensualité, nudité parfois et fétichisme.

Il invite deux grands artistes et photographes dont les sujets de prédilection sont en adéquation avec la fantaisie qu’il veut représenter : le Français, Alain Fleischer et le Japonais, Nobuyoshi Araki.

Le bâtiment répond à une symétrie parfaite : un noyau central (ascenseur et lobby) et deux ailes identiques, chaque aile (6 suites) est dévolue à l’un des artistes.

 

Dans chaque chambre, les photographies des artistes sont le point de départ de tout un imaginaire érotique qui se développe et s’imprime sur tous les supports (plafond, murs, mobilier, sous le lit…).

La typologie de chaque suite permet une flexibilité de lecture des espaces : la suite de proportion carrée (environ sept mètres par sept) se divise en quatre espaces égaux (plan en croix : salon, salon/bureau, chambre et salle de bains). Quatre panneaux coulissants (environ 2,5 x 2,5 mètres) matérialisent cette division : deux des panneaux sont en verre et accueillent les photographies des artistes (film imprimé appliqué sur le verre), le troisième est un miroir sans tain et le quatrième un panneau opaque imprimé. L’espace est donc libre : la salle de bains peut être ouverte sur le salon ou sur la chambre, la chambre sur le salon/bureau ou sur les deux salons ensemble.

Les murs sont habillés de grandes images en relation avec les thèmes des photographies principales (les fleurs des kimonos des geishas présentes sur les photos d’Araki ou l’impression léopard du tapis fond-de-scène des photographies de Fleischer, par exemple).

La présence d’autres motifs est plus surprenante : l’un apparaît grâce à la vapeur de la douche sur la paroi de verre ; un autre, imprimé à l’encre phosphorescence, apparaît lorsque les lumières s’éteignent.

 

Le concept dominant renvoie aux fantômes, aux images furtives. Ce sont des chambres habitées par des souvenirs… les souvenirs des femmes présentes sur les photos…

Des fantômes qui invitent à la rêverie, aux fantasmes.